jeudi 5 novembre 2015

Noir corbeau

NEVERMORE de William Hjortsberg
disponible au CDI sous la cote R HJO n

 
Pierre tombale d'Edgar Allan Poe


Les romans policiers sont parfois ennuyeux: l'intrigue est sans surprise, l'enquêteur met un temps fou à comprendre l'affaire  (alors qu'il a tous les indices, ce benêt, et que le lecteur a trouvé la solution depuis 120 pages), le criminel a des motifs absurdes et finalement, on regrette le temps perdu à suivre une histoire poussive ... bref, l'ennui puissance mille.

Rien de tel ici: Nevermore est un roman qui surprend, envoûte, entraîne son lecteur dans les nuits New-Yorkaises des années 1920, ces "années folles" où tous les excès semblent permis. Il faut dire que l'enquête commence bien: dans le quartier de Hell's Kitchen (la cuisine de l'Enfer !) , on retrouve deux femmes assassinées de façon particulièrement barbare par... un grand singe.

...cela vous rappelle quelque chose ? Non ? Et pourtant, ce crime terrifiant est né de l'imagination d'un immense écrivain américain: Edgar Allan Poe. Les crimes suivants confirment cette ressemblance: toutes les mises en scène font référence à des nouvelles de Poe. Edgar Poe, qui est mort et enterré depuis longtemps. Mais qui refuse de l'admettre, et qui apparaît sur le lieu des crimes sous la forme d'un fantôme dépressif. Certes, il pourrait aider l'enquête à progresser, mais en plus d'être dépressif, son fantôme est alcoolique.
 
Bref, les indices sont difficiles à interpréter, même pour deux enquêteurs hors du commun. Car si la police montre son inefficacité, l'énigme attire deux esprits particulièrement brillants: le grand magicien Houdini, et Arthur Conan Doyle, que l'on connaît surtout pour avoir créé le personnage de Sherlock Holmes.

Poe, Houdini, Doyle: on comprend sans peine que l'enquête sera riche en rebondissements. Il ne manque plus qu'une femme pour lui donner du piment: c'est chose faite quand l'écrivain met en scène une créature splendide, qui ne serait rien d'autre que la réincarnation de la déesse égyptienne Isis ! Si cette équipe ne parvient pas à démasquer le meurtrier, qui le pourrait ?..
Le lecteur s'y perd un peu par moments, c'est vrai, car il faut du temps pour savoir qui est vivant, qui est mort, qui est un ami véritable ou qui joue double jeu. Mais une fois que l'on a pris ses marques, le livre se lit d'une seule traite, et l'on ne peut s'empêcher d'admirer l'imagination débordante de W. Hjortsberg. D'autant que le dénouement est brutal et surprenant !
 
Que vous aimiez les polars, les livres de fantômes ou la littérature, je vous recommande donc ce roman. Et après l'énigme du crime, il vous restera à résoudre l'énigme du titre ...
 
Julie


2 commentaires:

  1. Une belle critique qui donne très envie de lire ce livre ! A partir de quel âge le conseillez-vous ? Est-ce que des enfants de 12 ou 13 ans (qui aiment lire) pourraient le lire ?
    Merci

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  2. Merci :-) Disons que les descriptions des scènes de crime sont assez réalistes, donc il vaudrait mieux attendre, peut-être, l'âge de 15 ou 16 ans. Mais rien n'empêche les plus jeunes de découvrir l'oeuvre d'Edgar Poe en attendant !

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