Un dessin d’enfant, une chanson d’enfant, deux enfants assis à
table : le livre de Davis Grubb débuterait de façon plaisante si la
chanson ne parlait pas d’un homme que l’on va pendre. Cet homme, c’est le papa
des enfants qui tardent à finir leur dîner. Et c’est devant chez eux que l’on a
dessiné…
« Une main d'enfant l'avait dessiné à l'aide d'un morceau de
craie : un gribouillage appliqué, un gribouillage puéril, des lignes blanches
sur les briques rouges du mur longeant les écuries de louage de Jander : deux
bâtons grossiers pour la potence, une mince ligne brisée pour la corde, puis un
épouvantail représentant le pendu. »
Pendu pour un cambriolage, dix mille dollars dont Ben Harper n’aura
pas le temps de profiter. Dix mille maudits dollars qui ont anéanti sa vie, dix
mille dollars que tout le monde voudrait récupérer, dix mille dollars qu’il
dissimule avant de se faire pincer pour que ses enfants puissent , plus tard,
les utiliser à bon escient.
Mais c’est compter sans le Prêcheur, compagnon de cellule de Ben. Le Prêcheur, qui va de ville en ville, porter la parole de Dieu, du moins celle qu’il entend. Le Prêcheur qui inspire confiance aux femmes seules, pour mieux les assassiner. Le Prêcheur, qui s’est juré de récupérer l’argent maudit du pendu. Qui peut savoir où il l’a caché ?
Lentement, patiemment, le Prêcheur mène l’enquête. Tel un
chasseur, il recueille les moindres indices qui pourraient le mener au
trésor qu’il convoite. Qui le mènent au mur de briques rouges. Qui le mènent
aux enfants.
La Nuit du chasseur, on le voit, semble loin du conte de fées. Mais la peur qui s’éveille en lisant les mots de Davis Grubb, c’est bien la peur de l’enfance. La peur de la nuit, la peur des sortilèges, une peur viscérale qui ne vous lâche plus. Ce Prêcheur qui sème ses victimes au long de la rivière Ohio, c’est une bête malfaisante qui dévore tout sur son passage, les esprits et les cœurs, les rêves et les vies. Le Prêcheur, c’est l’esprit du Mal ; mais comment combattre le Mal lorsqu’on n’a que neuf ans, et que toute la ville a succombé au sortilège, votre mère et votre sœur avec ?...
La Nuit du chasseur, on le voit, semble loin du conte de fées. Mais la peur qui s’éveille en lisant les mots de Davis Grubb, c’est bien la peur de l’enfance. La peur de la nuit, la peur des sortilèges, une peur viscérale qui ne vous lâche plus. Ce Prêcheur qui sème ses victimes au long de la rivière Ohio, c’est une bête malfaisante qui dévore tout sur son passage, les esprits et les cœurs, les rêves et les vies. Le Prêcheur, c’est l’esprit du Mal ; mais comment combattre le Mal lorsqu’on n’a que neuf ans, et que toute la ville a succombé au sortilège, votre mère et votre sœur avec ?...
Robert Mitchum dans La nuit du chasseur de Charles Laughton, 1955 |
La
Nuit du chasseur est un grand livre. Un livre captivant,
énergique, terrifiant, qui nous fait ressentir les choses avec force, qui nous
replonge dans nos peurs d’autrefois, et nous laisse tremblants, choqués,
haletants. Un livre qui nous fait aimer le jour, la vie, et la sincérité. Un
livre à découvrir , à s’offrir, à offrir, puis à redécouvrir à travers l'adaptation de Charles Laughton au cinéma.
Cet ouvrage est disponible au rayon fictions, avec la cote R GRU n
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